Olivier Davaux

Entre vitesse et silence

Sur la piste, tout va trop vite pour penser. La voiture fuse. Le pilote ne conduit pas : il ressent, il réagit, il anticipe.
Il est le prolongement du mouvement.

Puis vient le relais.

Quelques secondes pour tout céder.
Le volant. Le rôle. Le combat.
Quitter le feu des projecteurs pour l’ombre.

Il s’assoit. Il attend. Il écoute.

Son regard est ailleurs, mais son esprit reste en piste.
Dans cette immobilité, il revit, il doute, il espère.

Il n’est plus dans l’action mais pas encore au repos.

C’est un entre-deux. Un vide chargé.

Ces photographies tentent de capturer ce contraste.

La vitesse figée. Le silence vibrant. La tension d’un souffle que l’on retient encore.

Ce moment-là est invisible pour le public. Pourtant, il est essentiel.

La course automobile n’est pas seulement une histoire de vitesse.
C’est une histoire de solitude, de patience, et de maîtrise intérieure.

Une lutte entre l’élan et l’attente.
Entre le bruit du moteur... et le battement d’un cœur qui ne parvient pas à ralentir.

Caroline Dechamps