CHRISTOPHE ESCOUFLAIRE
Ses mains calleuses caressent l'oiseau.
Tous deux, le colombophile et le pigeon, vivent de magnétisme; l'un de passion pour son élevage, l'autre d'une boussole interne de voyageur.
L'histoire les a unis depuis plus de 5000 ans. Les suivre ensemble, c'est découvrir une entente instinctive, une connivence née du regard et du geste, une complicité que les images tentent de traduire.
Pendant que l'un vole, l'autre attend et traverse les contrées par procuration.
Il est beau et difficile que l'art d'élever le meilleur messager du vent.
Mais lorsque le pigeon est là-bas au loin, juste un point noir dans le ciel, qui grossit à vue d'oeil, après une course effrénée de plusieurs centaines de kilomètres, et se pose enfin pour rentrer dans son alcôve, le colombophile oublie tout des heures de veille et d'attente pour de suite choyer l'oiseau et le remercier de vivre intensément, le cœur battant, pour cet instant suspendu.









