AMANDINE DEHUT
Rémanences
Fragments de mémoire et traces du temps
Cette série explore la mémoire à travers des objets et des lieux chargés d’histoire. Chaque image révèle la présence persistante des souvenirs qui façonnent notre relation au temps.
Il reste parfois des objets simples. Des choses du quotidien, sans valeur particulière, sauf celle de ce qu’elles racontent.
Il ne s’agit pas ici de raconter une disparition, mais de rendre visible la trace des présences passées.
Le verre ne paraît, à première vue, qu’un objet laissé là. Mais il garde la trace invisible d’une fête, d’un moment partagé, d’une main qui l’a porté. Il symbolise la chaleur d’un souvenir qui ne s’efface pas.
La maison, elle, tient encore debout. Elle a vu naître des rêves, abrité des habitudes, entendu des silences. Même vide, elle reste pleine de cette vie qui l’a habitée.
La porte fermée ne dit pas la fin, mais le passage. Elle rappelle qu’on peut rester longtemps face à ce qui se ferme sans pour autant s’interdire d’avancer.
La pierre a figé un regard qui ne se détourne pas. Elle incarne ce moment où l’on comprend, où l’on accepte ce qui est, sans détour.
La prise dans le mur est un lien entre ce qui est et ce qui circule. Elle évoque le lien, la connexion à ce qui nous entoure, à ce qui nous alimente, à ce qu’on ne doit pas oublier.
La pluie sur la vitre isole sans enfermer. Elle crée un espace de repli, d’introspection. C’est un temps suspendu, où l’on observe le monde à distance, sans s’en détacher tout à fait. Un moment pour se recentrer, pour écouter ce qui remue doucement à l’intérieur.
Et puis, il y a les poupées. Objets d’enfance, gardiennes d’une tendresse ancienne. Elles portent avec elles les jeux muets, les histoires inventées, les gestes minuscules qui faisaient monde. Elles rappellent ce lien intime à ce que l’on a été, et ce qu’il en reste aujourd’hui.
Chaque photographie est là pour faire sentir. Pour laisser surgir ses propres échos intérieurs.