Fabienne Vranckx & Christian Lannoye

Passion à Procida (II)

Remercier, implorer une grâce ou un pardon, faire pénitence

Cela commence le soir du Jeudi Saint. La Confrérie des Blancs organise une représentation de la Dernière Scène et la cérémonie du lavement des pieds. Douze personnes participent, vêtues de blanc et d’un capuchon sur lequel est posé une couronne d’épines. Chacun d’entre eux porte une croix en bois et défile dans les rues de Procida. Accompagnés d’un noble Centurion, ils font halte dans les églises de l’île. Ils soulèvent alors leur capuchon et chantent : « Je vous adore à tout moment, ô pain du ciel, grand sacrement ».

Toute la nuit, l’île reste éveillées. Dans les ateliers, les cours des maisons, il s’agit de parachever les chars qui défileront le lendemain.

A 5 heures, l’appel de la trompette et le battement de tambour saluent l’aube du Vendredi Saint sur Procida.

La Confrérie des Turchini déplace les statues du Christ mort et de la Madone Addolorata vers le sommet de l’île à Terra Murata. C’est d’ici que partira la procession des Mystères (voir panneau voisin). De magnifiques chars sont portés par des habitants de tous âges. Deux heures plus tard, la procession s’achève au Port de Marina Grande.

Accompagnant le cortège, des « anges en deuil », des enfants vêtus d’habits noirs brodés d’or. Pour clore la procession, le clergé, les autorités, la fanfare et un grand nombre d’habitants.

Le soir du Vendredi Saint, une procession aux flambeaux parcours les rues sombres et s’arrête aux stations du Chemin de Croix. Dans les ruelles étroites, la statue de Notre-Dame des Sept Douleurs et celle du Christ mort recouvert d’un voile noir tanguent sur le dos des porteurs. Au terme de ce « jour sans fin », les vénérables statues sont replacées pour une année dans leur église.