STEPHANIE ASTA

Le monde semble figé,  le temps suspendu.

Un virus a mis nos vies sur « pause ».

Nous vivons retranchés dans nos maisons devenues forteresses. Dehors, nous avons peur de l’autre, peur d’une bouffée d’air.

Nous nous levons le matin sans trop savoir pourquoi, privés de voir, privés de toucher ou d’embrasser. Soudain, il n’y a plus que ces mots qui résonnent : gestes barrières, distanciation sociale, confinement. Les seuls échos de l’extérieur nous martèlent sans cesse de rester chez nous pour protéger les autres. Des compteurs infernaux nous font tourner la tête. Alors les minutes, les heures, les jours s’égrènent bien à l’abri dans nos cocons de briques et de verre, persuadés que ça ira mieux bientôt, que le monde d’après sera meilleur que celui d’avant.

Mais pendant que la peau de nos mains s’assèche à force de gel, nous en oublions la chaleur d’un sourire, la douceur d’une joue accolée, la force d’une poignée de main, la tendresse d’un câlin.